A la frontière

Publié le par Annick KIEFER

A la frontière

Merci Michel, merci André.

En m'engageant dans l'écriture de ce roman, sur cette période si particulière de l'histoire alsacienne, j'avais une crainte, celle de ne pas mettre suffisamment en relief ces choix douloureux qui s'imposaient aux jeunes Alsaciens et avec lesquels ils ont dû vivre par la suite, ainsi que leur famille. Un grand merci à ces lecteurs qui, au travers de leurs critiques et partages, donnent du crédit à mon travail. Puisqu'elles ne sont pas visibles ailleurs, je les partage avec vous sur mon blog.

Bonjour Annick

De Lili à Elisabeth, c’est le même plaisir de découvrir les histoires, certes très différentes, de ces deux femmes. Le même plaisir de découvrir ce style vivant, léger, riche en images qui retient l’attention du lecteur autant que le récit lui-même. Si Lili a fait écho en moi, c’est en partie liée à la région où ses pas l’ont menée. Si Elisabeth a fait écho en moi, c’est en partie lié à ces fractures familiales que la guerre a entraînées ; ma mère et ses frères se sont réfugiés en zone libre (elle y rencontrera son futur mari), son père a farouchement défendu une Alsace française, quand ses oncles et cousins, du même village, ont choisi l’autre camp, celui qui redonnerait à l’Alsace sa grandeur et sa fierté selon eux. Quand je fus en âge de comprendre ce passé, bien après la fin de cette guerre que je n’ai pas connue, ces fractures familiales s’étaient déjà estompées mais je sentais bien que ceux « d’en haut » n’avaient pas fait le bon choix. Cela renvoie à une question que je me suis souvent posée : si j’avais vécu ma vie d’adulte à cette époque,  de quel côté me serais-je trouvé ? Si je m’en réfère  aux options politiques qui m’ont toujours animé, j’imagine que j’aurais voulu bouter l’occupant hors de nos frontières, mais est-ce si sûr ? Le livre rappelle à plusieurs reprises qu’il est si facile de juger avec le recul, dans un contexte tellement différent.

Tout ceci pour vous dire que je viens de terminer le premier tome de « A la frontière » et vais bien sûr dévorer avec gourmandise et curiosité le second ; comment cette chère Elisabeth va débrouiller les fils entremêlés de cette enfance douloureuse ?

Mais comme il faut bien exprimer une petite remarque, en voici une d’ordre animalier : de même que les chattes ne montent pas les lapins, que les jars ne grimpent pas les poules, les grenouilles ne s’accouplent jamais à des crapauds  (page 273 !).

Bon, il faut que je vous quitte car Elisabeth m’attend et elle n’aime pas que je sois en retard. J’espère que, malgré la grève de la SNCF, je trouverai un train pour Roppensdorf, faute de quoi je le retrouverai plus tard, à Schirmeck je crois !
Continuez cette œuvre d’écrivaine car si elle donne autant de plaisir à vos autres lecteurs que j’en ai eu, votre travail prend tout son sens.
Cordialement
Michel

Bonjour Annick,

J’ai terminé le second tome de « A la frontière » et avec le même plaisir de lecture que le premier. J’apprécie le style imagé aux métaphores parfois audacieuses. J’apprécie ce récit qui se déroule dans une période que nos parents ont bien connue et dont ils nous ont laissé une trace. J’apprécie ce petit détour par le Lot et surtout ce coin lotois que je connais bien (d’ailleurs Lili m’avait déjà invité à la suivre sur ces chemins). J’apprécie l’intérêt accordé à chacun des personnages, qu’il soit touchant ou haïssable, héroïque ou lâche, à tous ces blessés de la vie qui retiennent l’attention du lecteur en lui donnant envie de voir se dérouler son destin au fil des pages, de savoir ce qu’il devient. Et oui, savoir ce que chacun devient est une nécessité, c’est pourquoi vous ne pouvez échapper à l’écriture d’un troisième tome. Je VEUX savoir quel sera le sort d’Elisabeth, Louis, Charles, Tine et les autres. Une très forte invitation donc à reprendre la plume (ou le clavier) !
Merci pour ces moments de plaisir.
Meilleures salutations
Michel


Bonjour Annick,

Voilà, j’ai terminé « Malgré eux » …

Comme je vous l’avais dit, je crois, le sujet m’interpelle douloureusement, 
mon père, incorporé de force, n’étant jamais revenu du front de l’est
et je ne sais toujours pas à ce jour, dans quelle circonstances il est mort
et où il est enterré …

Ma mère me racontait qu’il avait fait le « choix »  de l’incorporation, une évasion
étant déclenchement de représailles contre la famille, qui était souvent déportée
en camp de redressement à Schirmeck …

Pour en revenir à votre livre, j’aime beaucoup votre style, votre écriture,
vos descriptions finement ciselées … Bravo !

Quant à l’intrigue, j’ai bien apprécié les croisements entre les personnages, 
leurs relations compliquées par l’évocation de leur passé ..

Bref, j’ai aimé !

Suggestion : envoyez votre livre à « Saisons d’Alsace » : ils font en principe
un compte rendu des ouvrages consacrés à l’Alsace

je vous souhaite une belle continuation ! 

André

Publié dans Critiques

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A
Des biens beaux commentaires pour une belle oeuvre. Je ne suis pas touchée de près par cette partie de l'histoire mais tres touchée par le sujet. Je me suis moi-même souvent demandé comment j'aurais agi a cette époque.<br /> J'attends la suite de l'histoire avec grande impatience.<br /> A bientôt <br /> Anne
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A
Merci, Anne, pour ce gentil message. Je me remets doucement à la rédaction de la troisième partie. Il me faut m'y replonger, puis écrire la centaine de pages manquantes. En espérant que ces derniers écrits correspondent aussi bien à mes exigences qu'à ton envie de lire la suite.