Merci Mme Audrey Nowazyk pour votre article.

Publié par Audrey Nowazyk

Livre - A la frontière : Malgré eux, d’Annick Kiefer Inspirée des 17 de Ballersdorf

La Mulhousienne Annick Kiefer n’en est pas à son premier coup d’essai en matière d’écriture. En 2012, son premier roman, Le carnet de Lili, a été vendu à plus de 25 000 exemplaires.

Annick Kiefer s’est inspirée d’une tranche de l’histoire sundgauvienne dans son roman A la frontière : Malgré eux. PHOTO DNA - Audrey NOWAZYK

Aujourd’hui, c’est à un travail plus historique qu’elle se consacre. Son deuxième roman, qui se déclinera en trois tomes, est inspiré de l’histoire des 17 de Ballersdorf (une commune du Sundgau qui a vu 17 réfractaires à l’incorporation de force dans l’armée allemande être exécutés en 1943).

Ayant rencontré des difficultés à se faire rééditer par son premier éditeur, Nouvelles plumes (qui a comme credo de n’éditer que des premiers romans), Annick Kiefer s’est finalement tournée vers l’autoédition. Un système qui comporte des avantages, mais aussi des inconvénients, concède l’auteur. « Côté points positifs, on est libre d’écrire ce que l’on veut, au rythme que l’on veut. On suit soi-même ses comptes et ses ventes. Le gros point négatif, en tout cas pour moi, c’est de savoir se vendre. Et ce n’est pas toujours facile de se dissocier de son livre, de prendre du recul et d’accepter les critiques », explique Annick Kiefer.

Dans le premier tome de A la frontière, la romancière raconte l’histoire d’Élisabeth, une jeune femme qui a quitté l’Alsace en 1939 et qui revient sur ses terres dans les années 1950. Elle part alors à la recherche de son frère Charles, simple d’esprit. Elle apprend qu’il a été exécuté au Struthof et mène l’enquête pour rencontrer des personnes qui le connaissaient. Charles faisait partie de ce groupe de réfractaires dont Annick Kiefer s’est inspirée pour la trame de son roman.

« J’ai toujours été très attirée par les secrets de famille »

« J’ai toujours été très attirée par les secrets de famille et c’est au détour de conversations avec des membres de ma belle-famille, notamment, que j’ai réalisé que cette période de l’histoire alsacienne était encore très taboue pour certaines personnes. Finalement, dans ce premier tome, tout est axé autour d’une histoire familiale. Mon livre traite de la vie ordinaire des gens, des ragots, des amitiés, mais aussi des inimitiés. Je ne suis pas historienne, je parle de mon ressenti, de l’impression d’une rancœur que les Alsaciens maintiennent sous le boisseau sans jamais l’aborder de front. »

Annick Kiefer a déjà une vision très claire de la suite de l’histoire. En effet, le deuxième tome sera consacré à l’histoire d’Élisabeth jusque dans les années 1950 et le troisième évoquera les conséquences de cette période sur les générations actuelles.

Le besoin d’écrire

Annick Kiefer est dessinatrice de formation, mais elle a toujours éprouvé le besoin d’écrire : du journal intime d’une adolescente mal dans sa peau aux confessions de l’adulte à fleur de peau. « Jusqu’à 40 ans, j’ai écrit sur moi. Puis, j’ai eu le sentiment d’avoir fait le tour de ma petite personne, d’avoir bouclé la boucle », explique l’auteur.

Si elle s’est consacrée à un travail historique pour A la frontière, Annick Kiefer pense refermer cette parenthèse une fois le troisième tome achevé. « Les romans de ce genre demandent beaucoup d’investissement et de travail de recherche. J’ai mis quasiment un an à recueillir des témoignages, à lire des bouquins sur le massacre des 17 de Ballersdorf et à échanger avec des historiens locaux », décrit Annick Kiefer. Elle laissera donc à nouveau libre cours à son imaginaire pour son prochain ouvrage.

À la frontière : Malgré eux, d’Annick Kiefer. Prix : 18,90 €. Disponible sur Internet et en librairie.

Publié dans Articles de presse

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